Retrouvez Charlotte Plaisance sur Resalib : annuaire, référencement et prise de rendez-vous pour les Naturopathes

Je me souviendrai longtemps de ce moment où j’ai annoncé à mes collègues que je quittais mon poste. Passée la surprise de l’objet de cette reconversion : devenir naturopathe ; je montrais en fait que j’allais laisser sur le côté : le confort d’un CDI, un salaire fixe, des congés payés, une ancienneté… Chacun avait son propre prisme, sa propre peur associée à mon changement, et jaugeait mon projet depuis sa lorgnette. Tout cela déclenchait en moi un tumulte certain, partagée entre la sensation grisante de faire une action un peu folle (même pour moi), et la réception de ces sentiments émanant de personnes que je fréquentais depuis des années.

Rester imperméable était un véritable challenge !

Quitter un CDI

Ce n’est pas tant le CDI que je voulais quitter que la structure entière qui m’employait. Perte de sens, sérieux conflit de valeurs humaines et éthiques, sensation de vide intellectuel et sentiment de brasser de l’air quand j’aurais pu faire davantage. Je ne crachais cependant pas dans la soupe : j’y avais été heureuse, je menais de beaux projets, j’avais un réseau et des amis au travail, j’aurais pu y rester… mais je voulais « plus ». Je voulais surtout me découvrir, me lancer, me confronter à la nouveauté.

J’ai souvent eu la chance d’être proche de mes supérieurs hiérarchiques, je jouissais d’une grande indépendance et je pense que ça a été un de mes moteurs. Je souhaitais finalement me tester vraiment, en tant qu’indépendante.

Il faut ajouter à cela un paramètre loin d’être anodin : le covid. Les confinements et la bascule de nos pratiques professionnelles, le télétravail, une vie davantage axée sur le perso et la famille… Tous ces changements ont durablement impacté la vision que j’avais de la vie professionnelle et de son équilibre avec la vie personnelle.

Et les écrans… Combien d’heures passées à converser et à travailler sur un écran ? Je crois que ça a achevé de me donner envie de changement, de contacts humains, de sens et de valeurs plus proches de ce que je suis.

Comment réussir un processus de reconversion ?

Je ne suis qu’au début de mon chemin, sans doute un article « anniversaire » suivra celui-ci. Je pense cependant avoir réussi la réflexion et la création de ce projet de reconversion, grâce à plusieurs facteurs :

1. Le timing.

Cela faisait un petit moment que je me posais des questions. J’avais déjà réfléchi à quitter mon job pour un autre, similaire, mais dans une structure différente. Cependant, je ressentais une pesanteur qui naissait au moment de réaliser un CV, une lettre de motivation… Voilà un signal fort qui me montrait que le problème ne résidait pas uniquement du côté de la boîte qui m’employait.

Il était donc temps d’amorcer un virage ou tout du moins une réflexion. Le sens du timing est pour moi fortement lié à l’état d’esprit : il m’était essentiel de ne pas devenir aigrie au quotidien dans mon travail ni en burn-out. Je sentais que cela pouvait finir par m’arriver, il était donc temps de me poser les bonnes questions.

2. Accepter de se challenger : le bilan de compétences !

Se remettre en question, regarder ce qu’on a fait, reprendre confiance et écouter ses envies. Voilà ce qu’un bilan de compétences a généré chez moi. 24 heures d’intense introspection, accompagnées par une experte. Des devoirs à la maison, des heures de discussion avec moi-même et avec mes proches. Tout cela m’a permis de lancer des idées, d’en faire germer plusieurs, et d’en cultiver une.

Le bilan de compétences, si vous n’en avez jamais fait, c’est peut-être le meilleur conseil que je donnerais aujourd’hui.

Merci à Elodie Lacorre, du cabinet Pépite SC.

3. Lâcher mentalement la rampe !

Réaliser que mon avenir était ailleurs n’a pas été une tâche simple pour moi. Ce qu’il a fallu que j’apprivoise c’était davantage de découvrir la force du projet et l’énergie qu’il générait en moi, mettre tout cela au service de ma volonté de me lancer et de lâcher la rampe.

Un coach professionnel m’a accompagné à cette période, me révélant deux notions très importantes :

  • L’écologie intérieure : définir ce qui nous anime et ce qui est nécessaire à notre équilibre. Une fois que cela est fait, il suffit de placer des garde-fous et de ne pas accepter quelque chose qui nuit à notre bien-être.
  • Le CDI est une norme, et n’est finalement pas forcément plus confortable que l’indépendance : la pression sociale autour du travail est telle qu’il est souvent difficile pour beaucoup d’entre nous de trouver la force et le courage de tenter autre chose. Très vite, nous sommes rattrapés par la perspective de factures à payer, de salaires incertains. C’est une réalité. Cependant (et attention c’est une question rhétorique) : est-ce qu’un travail épanouissant et qui génère chez nous un certain enthousiasme quotidien même s’il n’est pas « la norme », n’est pas plus viable sur la durée ?

Merci à Youssef El Athafi.

4. Bien s’entourer

Il y a un moment où il ne faut plus réfléchir seule. C’est avec mes parents, ma famille, mes amis que j’ai pu évoquer ce changement et le valider. Dans mon cas, j’entraînais aussi mes proches dans cette révolution et il fallait que tout le monde ait les cartes en main. J’ai donc fait un calcul très précis et très concret des gains et des pertes, c’était pour moi essentiel pour éviter les déconvenues, ainsi que les points de stress inutiles.

ET POURTANT… on a beau tout cadrer, la vie se charge de nous montrer que nous ne pouvons pas tout maîtriser. 10 jours après le début de cette formation, celui qui partageait ma vie a décidé de ne plus en faire partie. Si je n’avais pas fait ce travail sur moi-même, je pense sincèrement que l’aventure serait bien plus chaotique aujourd’hui. Maintenant que j’y suis, j’y suis !

On avance et on gère les difficultés au fur et à mesure.

L’avantage énorme à embarquer son entourage avec soi, c’est donc de se sentir accompagnée pendant le cheminement puis la réalisation de la reconversion, dans mon cas finalement bien plus complexe que prévu. Cette étape est plus ou moins difficile selon les personnes, selon les situations.

En conclusion, je pense sincèrement que notre société ne nous pousse pas forcément vers des directions « risquées ». La norme sociale est très forte en France, il faut arriver à distinguer ce qui tient de l’envie passagère et ce qui est une volonté, un besoin. Se reconvertir génère un changement fort, pour bien appréhender ce virage, il est indispensable de s’écouter, de se préparer, d’analyser… et finalement, de se faire confiance !


1 commentaire

Formation en naturopathie : mon cursus · 24 mars 2023 à 15h05

[…] de ma reconversion, j’ai beaucoup cherché et fait de nombreuses listes comparatives des formations disponibles. […]

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